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Du ridicule à l’ignoble

Editorial La Presse

 

Depuis l’invasion de Gaza, les déclarations venimeuses de Netanyahu se multiplient, elles donnent le bourdon et inspirent le dégoût tant elles sont dangereuses. C’est à croire qu’il les invente au fur et à mesure que sa popularité chute et ses ambitions ralentissent.

Les affaires de corruption et de mauvaise gestion gonflent dans l’opinion israélienne, mais il n’en a cure. Accusé de génocide par les manifestants partout dans le monde, il réplique sur tous les plans et sur toutes les scènes : l’Afrique du Sud, c’est Hamas, l’Office onusien pour l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), c’est Hamas, les journalistes,  les hôpitaux, les ambulances, les activistes dans le monde… tout ce qui bouge, tout ce et qui n’est pas pro-israélien, c’est Hamas. Netanyahou accorde des pouvoirs infus, insoupçonnables au Hamas. Trop ! Ses propos lors de sa dernière conférence de presse télévisée dépassent l’entendement et enflamment les esprits intellectuels et universitaires. Devant un parterre de journalistes, Netanyahu brandit la couverture de l’ouvrage d’Adolf Hitler Mein Kampf ( Mon combat) en arabe et annonce qu’il a été trouvé à Gaza. Le geste n’est pas fortuit, troublant, il cache des intentions insidieuses et ignobles. Pour le comprendre, il  faut remonter au passé de Netanyahu et à sa formation politique. Son père, Bension Netanyahu, historien, fut notamment le secrétaire de Zeev Jabotinsky, le père spirituel de la droite israélienne au sein de laquelle naîtra plus tard le Likoud. Ce dernier prônait un sionisme révisionniste, il voulait réécrire l’histoire du peuple juif et utilisait systématiquement la nazification des Arabes. Premier ministre, le 20 octobre 2015, Netanyahu annonce que Hitler n’a jamais eu l’idée de  gazer les juifs et c’est Mohamed Amine-Husseini( le mufti de Jérusalem) qui, en 1941, lui a suggéré la «solution finale», dont cette forme d’extermination de la population des juifs d’Europe. Les historiens, les intellectuels, les universitaires sont scandalisés, la déclaration a provoqué un tollé général dans le monde universitaire, y compris en Israël, qui a dénoncé  ce mensonge d’Etat,  une honte du point de vue de  la réalité historique ;  cette proclamation publique a été démentie d’une manière catégorique par Angela Merkel. Mais Netanyahu s’en moque, l’infamie et le déshonneur ne l’émeuvent pas, il continue d’une façon sournoise et ridicule  à diffuser cette « folie » qu’il appelle « thèse »,  de la responsabilité palestinienne dans l’holocauste.

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